Les professions de taxi et de VTC partagent des points communs (transport de personnes, relation client, conduite en milieu urbain) mais obéissent à des réglementations distinctes. La passerelle entre les deux métiers intéresse les professionnels qui souhaitent élargir leur activité en obtenant les deux cartes. Elle nécessite de comprendre les différences de formation, de statut et de cadre légal.
Distinction réglementaire entre taxi et VTC
Le taxi bénéficie de prérogatives spécifiques : il peut stationner et marauder sur la voie publique pour attendre les clients, appliquer un tarif réglementé fixé par arrêté préfectoral et disposer d’un compteur horokilométrique. Le taxi doit posséder une autorisation de stationnement (licence ou plaque) attribuée par la commune, en général via une liste d’attente ou l’achat d’une licence. Le chauffeur VTC, en revanche, ne peut pas stationner en quête de clients ; il ne peut pas utiliser de compteur et doit accepter uniquement des réservations préalables. Son tarif est libre mais il doit communiquer au client le prix estimatif avant la course. Ces différences se répercutent dans la formation : l’examen taxi comporte des épreuves spécifiques sur l’itinéraire municipal, la réglementation locale et l’utilisation du taximètre. Les formations VTC, elles, insistent sur la gestion commerciale et la relation client à l’ère des plateformes.
Formation passerelle et compétences supplémentaires
Un chauffeur VTC qui souhaite devenir taxi doit suivre une formation passerelle. Cette formation se concentre sur les spécificités du taxi : apprentissage de la réglementation nationale et locale, utilisation du compteur, tarification forfaitaire, droits et obligations liés à la maraude, connaissance des sites touristiques et des institutions dans la zone géographique concernée. Le candidat doit réussir un examen complémentaire comprenant un QCM et une épreuve pratique sur un itinéraire imposé. Les chauffeurs taxi qui souhaitent exercer en VTC suivent une formation axée sur le développement commercial, la relation client, l’utilisation d’applications mobiles, la gestion d’une entreprise en micro‑entreprise ou société, et les règles de tarification libre. L’objectif est de développer une polyvalence tout en respectant le cadre réglementaire propre à chaque activité.
Avantages de la bi‑activité et perspectives
Cumuler les deux activités permet de diversifier les revenus et d’adapter l’offre à la demande. Par exemple, un chauffeur taxi peut utiliser la maraude pendant les heures de forte demande et accepter des missions VTC planifiées lors des périodes creuses. La formation passerelle insiste sur l’éthique professionnelle : il est interdit d’utiliser des avantages liés à l’activité de taxi (stationnement sur les emplacements réservés) pour des courses VTC. La connaissance fine des règles évite les sanctions. Les chauffeurs qui obtiennent les deux cartes acquièrent une visibilité et un avantage concurrentiel, notamment dans les zones touristiques. Ils peuvent répondre à une clientèle variée : trajets urbains rapides, transferts vers les gares et aéroports, circuits touristiques. Les perspectives d’emploi sont bonnes, car la mobilité urbaine évolue vers une offre flexible et multimodale.