Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent aujourd’hui la première cause de maladie professionnelle en France. Ils regroupent un ensemble d’affections touchant les muscles, les tendons, les nerfs et les articulations. Ces douleurs peuvent aller du simple inconfort jusqu’à des incapacités lourdes : lombalgies, tendinites, cervicalgies, etc. Les conséquences sont nombreuses : arrêts de travail prolongés, désengagement des salariés, baisse de productivité. Pourtant, une prévention adaptée, notamment via la formation, permet de réduire considérablement leur fréquence et leur gravité.
Pourquoi les TMS sont-ils si présents ?
Plusieurs facteurs expliquent l’omniprésence des TMS dans le monde du travail. La répétition de gestes inadaptés, le port de charges lourdes ou mal maîtrisées, des postures prolongées (assises ou debout), ainsi que l’absence d’aménagement des postes de travail jouent un rôle majeur. Tous les secteurs d’activité sont concernés : le BTP, la logistique, les services à la personne, mais aussi les fonctions administratives. Même dans des environnements perçus comme peu exposés, des situations de travail mal conçues peuvent engendrer des douleurs chroniques.
Former pour apprendre à se mouvoir autrement
La formation aux gestes et postures constitue une réponse concrète pour agir en amont. Elle ne se limite pas à des conseils génériques, mais propose une démarche active et participative. Les stagiaires apprennent à analyser leur propre poste, à identifier les risques spécifiques, et à adapter leurs mouvements en conséquence. Par des mises en situation, des démonstrations pratiques, des exercices posturaux, ils prennent conscience de leur schéma corporel et adoptent progressivement des gestes plus sûrs et plus efficaces. Une bonne formation introduit également les principes de biomécanique et d’économie d’effort, utiles dans tous les gestes quotidiens.
L’ergonomie comme pilier de la prévention
L’approche ergonomique complète utilement les apports de la formation. Adapter le poste de travail est un levier essentiel pour éviter les postures contraignantes. Cela peut passer par le réglage d’un siège, la hauteur d’un écran, la disposition des outils de travail, ou encore l’éclairage. Ces ajustements simples peuvent faire toute la différence au quotidien. Dans les formations les plus poussées, une évaluation sur site est parfois réalisée afin d’apporter des solutions personnalisées à chaque salarié. L’idée est de créer un environnement de travail qui s’adapte à l’humain, et non l’inverse.
Une culture de la prévention à faire vivre
Pour que les bénéfices d’une formation gestes et postures soient durables, ils doivent s’inscrire dans une dynamique collective. Cela suppose l’engagement de la direction, la mobilisation des managers, et la désignation de relais internes chargés de rappeler les bonnes pratiques. Des sessions de révision régulières, des affichages dans les locaux, ou encore des vidéos de sensibilisation peuvent contribuer à entretenir les réflexes acquis. Il est aussi pertinent d’intégrer ces notions dans les parcours d’intégration ou les entretiens professionnels. La prévention des TMS devient alors un enjeu transversal, porté par tous les acteurs de l’entreprise.
En s’appuyant sur des formations concrètes et bien conçues, les entreprises peuvent significativement améliorer la santé physique de leurs collaborateurs. Réduire les TMS, c’est aussi réduire l’absentéisme, favoriser le bien-être au travail, et renforcer la performance collective. Prévenir les troubles musculo-squelettiques par la formation, c’est investir dans un capital humain durable.